mardi 9 février 2010

Ain't got no sole.

Le soleil m'écrase le crâne. Depuis une heure, j'escalade ce sol friable, qui se dérobe sous mes pas. Je patine, je fais du sur place. Je sue à grosses gouttes, je rougis. Mes cheveux ne sont plus qu'une masse informe et noire, électrique, râpeuse, blessante. Ils se collent à ma nuque, s'infiltrent dans ma bouche, me font m'étrangler. Je m'étrangle. Plus je me débats contre cette mèche qui me tue, plus elle s'enfonce dans mon œsophage, et me tue d'autant plus rapidement.
Pourtant je m'obstine. Parfois, je parviens à faire un pas, mais très vite je perd l' équilibre et retombe à même le sol brûlant. Les petites pierres me griffent le dos, laissant de petites marques rouges, comme des morsures d'araignée.
Alors, laissant le sang couler dans mon dos, je remonte sur ce pic immense, dont je ne vois pas le sommet. Au fur et à mesure que je crois m'en approcher, il s'éloigne à une vitesse effrayante.

Soudain, le sol entier, et l'air, et l'atmosphère, se mettent à trembler. Doucement, calmement, sans en avoir l'air, mon monde s'effrite, s'écroule, fond.
Une pierre atteint mon crâne. Elle coupe, elle lacère mon front. Mon sang atteint mon oeil, il m'aveugle, me brûle la rétine.

Je me laisse à nouveau tomber sur le dos, grillant comme une carcasse sur la terre sèche. Du haut de la falaise, j'entends alors un rire. Je les fais rire.
Ils rient, ils rient de plus en plus fort. Ils rient de satisfaction, de victoire, d'orgueil. Ils sont haut, tout en haut. Ils rient de me voir tenter de les atteindre, sans succès. Ils rient de ma face rouge, de mes cheveux électriques. Ils s'esclaffent de me voir m 'étrangler, ils se tordent en me voyant brûler.
 
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