La glace de ton regard, tes griffes acérées autour de mon cou, la chaleur de ta bouche forment en moi une tiédeur moite, poisseuse, dégueulasse. La brûlure de tes milliers d’yeux sur moi fait éclater sur ma peau des cloques purulentes. Je ne cesse de te croiser, jour après jour, dans les rues goudronnées. Tu te pares d’artifices tous plus burlesques les uns que les autres, tu colores ton sombre vêtement pour passer inaperçu dans la marée humaine. Perché sur de gigantesques échasses, ta silhouette fantomatique s’immisce entre chaque mur, chaque bâtiment, chaque pavé que je foule de ma démarche incertaine. Je ne peux croiser mon reflet sans sentir également le poids de ton corps sur mon dos voûté.
Écartant vulgairement les commissures de tes lèvres, tu fends ton visage blafard d’un rictus ironique lorsque mon regard plonge dans tes yeux vides.
Tu n’es personne.
Schlusswort
Il y a 14 ans
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire