Il empoigne le verre de whisky, qu’il renverse a la verticale au fond de sa gorge déjà imbibée de vapeurs d'alcool et de tabac. Il repose le verre sur la table poisseuse. La télé hurle une émission de talk show. Le sujet: je suis travesti et je l'assume.il insulte cette "bande de grandes folles».
Il se lève, son énorme bedaine surplombée par un marcel dégueulasse.une chaîne en or clinquant soutient un lourd crucifix entremêlé dans les poils gris de son torse. Ça doit faire une semaine qu'il s'est pas lavé.ses cheveux sont tellement sales qu'ils collent sur son crâne.Il fait chaud, et des gouttes de sueur perlent sous ses aisselles.
Le temps s'étire sur des millénaires, chaque seconde s'éternise et semble durer une heure.
Toute la maison chlingue le gaz carbonique et la vieille pisse. Il se dirige en trainant des pieds vers la commode de l'entrée, et se regarde pendant 10 bonnes secondes dans le miroir crasseux. Puis il ouvre le tiroir, enfonce son petit Webley à canon court au fond de sa bouche édentée, et appuie sur la détente.
Des morceaux de crâne viennent exploser le carreau de la porte d'entrée, tandis que ce qui lui restait de cervelle finit de couler contre le mur.
Son chien vient bouffer ses souvenirs.
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