lundi 9 juin 2008

You ain't nothing but a hound dog

Au fur et à mesure, les regrets finissent par nous recouvrir entièrement, comme une couche de crasse.
Ça s'additionne au fil des années, ça s'immisce dans chaque petite ride du visage,ça fait blanchir les cheveux un par un,ils en deviennent même parfois tellement lourds qu'ils tombent. Alors on essaie de masquer tout ça, avec la crème révolutionnaire du mois, la teinture extraordinaire de la semaine, et un sourire accroché au visage.
Seulement on a beau faire des efforts surhumains pour sauver la face, ils sont toujours là, cachés dans un coin, à attendre le moment propice.Ils guettent la plus petite fraction de temps où vous ne vous occupez pas frénétiquement pour venir vous cogner le crâne, vous siffler dans les oreilles.
Et vous en avez la tête qui bourdonne, un bruit sourd qui vous envahit, qui vous habite ,de votre front gris et ridé à vos ongles d'orteils jaunis. Il prend corps au fur et à mesure, devient de plus en plus lourd, vous fait courber le dos, fait retomber vos commissures des lèvres, vous ternit les yeux et fait grisailler votre peau.
A force, vos mains n'ont plus la vigueur qu'elles pouvaient avoir avant. Elles ne font plus que répondre à contre-cœur aux sommations frénétiques de votre cerveau qui s'accroche à votre vie comme une sangsue sur un mollet.Vos jambes flagellent au moindre effort, et vous font remarquer qu'elles existent dès que vous êtes assis,par cette douleur lancinante à laquelle il est impossible de s'accommoder.Bientôt la seule position confortable est celle du chien de fusil.
Faut bien l'avouer, on abandonnera tous le combat, à un moment ou à un autre.

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