lundi 2 mars 2009

House of the Rising Sun

Un seul coup d’œil à cette baraque, et ça vous saute à la gueule qu’on vient y mourir. Cette maison pue la mort. On la sent jusque dans les murs. Ils sont engorgés de regrets, ils suintent d’inachevé, ils transpirent les erreurs. Dès l’entrée, l’humidité vous assaille les narines. Ça sent la fin de vie.
Les souvenirs alourdissent l’atmosphère, ils font se fermer les paupières des mourants qui remplissent ces quatre murs. Le silence est pesant. Il bouffe tout l‘oxygène.
La poussière danse dans le peu de lumière qui filtre à travers les lourds rideaux miteux. Une fine pellicule s’est déposée partout dans la maison, et personne ne trouve le courage de la nettoyer.
On ne peut pas traverser une pièce sans rencontrer des sandales en plastique blanc, des chaises percées, des alèses ou des lambeaux de dignité.
Les yeux sont clairs, vitreux. La peau est fine et craquelle en certains endroits. Les taches forment des signes fantomatiques, à la naissance du crâne là où les cheveux se font clairsemés. Le visage entier tombe lentement, se décompose, se défigure, pour n'être plus qu'un amas d'organes flétris, secs comme la glace.

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