Les pieds immenses et les jambes velues recouvertes par des tas de jupons colorés et salis par la poussière. Des bras secs, presque tranchants. Une peau tannée comme du cuir. Un visage flétri par le soleil, une chevelure cendrée. Des yeux noirs et minuscules, perçants comme ceux de l’aigle. Un sourire édenté. Un fichu délavé sur le haut du crâne.
Tout autour d’elle semble plus coloré. Les couleurs vous attaquent l’œil, vous brûlent la rétine, vous soudent les paupières entre elles. Les couleurs vous grillent les neurones, vous rendent le cerveau comme une éponge.
Les billes noires qui lui servent d’yeux ont cette étincelle inquiétante. La même qui vous donne, lorsque vous êtes en hauteur, une irrésistible envie de sauter dans le vide, aussi forte que votre désir de terre ferme. Les billes noires vous percent, vous transpercent, vous brûlent, vous dépècent. Elles exposent vos entrailles à la vue de tous. Boyaux à l’air, vous tentez tant bien que mal de masquer la pourriture de votre être, sans succès.
Schlusswort
Il y a 14 ans
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